Etude sur l'omble chevalier - CARRTEL / INRAe / USMB

Contexte de l'étude : Au cours des dernières décennies, les populations d'ombles chevalier ont subi une diminution drastique, et étant donné que l'espèce se trouve à la limite sud de son aire de répartition, sa population pourrait être encore plus menacée par le réchauffement climatique (Gerdeaux, 2011). En effet, l'augmentation des températures influence les taux de survie des œufs, leur développement et la performance des individus (Mari et al., 2019). Cependant, certaines populations présentent une sensibilité plus faible à une hausse de la température, laissant entrevoir une possible adaptation (Mari et al., 2021). L’omble chevalier a été introduit dans plusieurs lacs d'altitude principalement à des fins de pêche de loisir. Ces lacs présentent des régimes thermiques distincts et de nombreuses populations d’ombles se maintiennent avec pourtant des introductions datant parfois de plus de vingt ans. Cela suggère que les ombles ont pu s'adapter plastiquement ou génétiquement à des températures contrastées.

La thèse de Hervé Rogissart, co-encadré par Allan Raffard et Jean Guillard (Carrtel/INRAE), s'intérèsse aux différences entre les populations des lacs d’altitude qui peuvent résulter de divers processus évolutifs. L’objectif de notre étude est de quantifier des différences fonctionnelles, c'est-à-dire les variations dans la morphologie et la croissance des poissons, ainsi que dans leur génétique, en fonction des conditions thermiques des différents lacs. De multiples aspects de la morphologie corporelle de l’omble chevalier, comme chez tous les poissons, influencent des fonctions vitales pour les individus (p.ex., nutrition, mobilité) et les interactions avec leur environnement. Il est donc important de prendre en compte l’influence de la température sur la morphologie et la croissance afin d’inférer l’impact futur du changement climatique sur cette espèce.