Lacs d’altitude : impacts des activités récréatives dans un contexte d’augmentation de la fréquentation Cas du Lac de Pormenaz et du Lauvitel - Stage de Marie Pivot - Asters-CEN74 et Edytem - 2024
Les lacs d’altitude sont des écosystèmes fragiles et avec une biodiversité particulière, ils sont aussi emblématiques des paysages de montagnes. Avec les canicules successives, les pratiques de baignade, de bivouac et d’activités nautiques sont de plus en plus régulières et en augmentation au bord des lacs d’altitude, considérés comme des îlots de fraîcheur en montagne. Ce travail de stage vise à étudier les impacts des activités récréatives dans et autour des lacs d’altitude, qui peuvent être caractérisés par une pollution chimique (savon, crème solaire) et physique (brassage des sédiments, piétinement). La baignade entraîne un dérangement du milieu par mobilisation de la vase et des sédiments lacustres, ce qui contribue à augmenter la turbidité de l’eau, et donc altère la capacité des végétaux à faire la photosynthèse. Le bivouac a également des impacts, par l’utilisation de savons (vaisselle et toilette) par les déchets émis par les usagers (restes de nourritures, selles et urines), ainsi que par le piétinement. De plus, les bords des lacs sont des zones refuges pour de nombreuses espèces, notamment des micro-invertébrés. Ce stage a permis de réaliser une caractérisation physico-chimiques de différents échantillons d’eau de deux lacs d’altitude durant l’été 2024.
Par une approche multi-paramètres, il s’agit tout à la fois : i) d’estimer les impacts de la baignade et du bivouac sur les paramètres biologiques, physiques et chimiques des lacs d’altitude ; ii) de mettre en lien les résultats obtenus avec les activités humaines autour et dans les lacs. Cette étude a permis de mettre en évidence les difficultés d’estimer les impacts de la baignade sur les paramètres physico-chimiques des eaux des lacs étudiés. Les résultats principaux ont montré que le niveau de fréquentation observé durant l’été 2024 n’a pas permis de souligner des différences significatives de concentrations en nutriments entre les zones baignées et les zones non baignées, en présence ou en absence d’usagers. Il n’a pas été démontré de risque de contamination bactériologique, même en période de forte affluence en fin de saison. De légères augmentations des concentrations en phosphore, pourtant non significatives, ont cependant été mesurées lorsque des personnes se baignaient. Pour l’heure, le principal impact observé de la baignade dans les lacs d’altitude est l'augmentation de la turbidité de l’eau par brassage des sédiments lacustres.
Les lacs de montagne sont fragiles et sensibles aux perturbations globales du climat et aux impacts locaux des activités humaines. Il est essentiel d’approfondir la connaissance sur le fonctionnement et la biodiversité qui leur sont propres, afin d’assurer leur protection. De nombreuses pistes de réflexion et de recherche sont à parcourir, comme l’effet de l’augmentation de la turbidité sur les capacités photosynthétiques des organismes aquatiques, ou encore l’impact du piétinement sur les berges, et notamment sur la végétation.