Les réseaux trophiques des lacs d'altitude

Ce travail a été mené en 2021 lors du stage de M1 de Benjamin Gerfand à l'UMR CARRTEL et à l'Université Savoie-Mont-Blanc, encadré par Florent Arthaud. Le titre du rapport de stage est : Caractérisation des réseaux trophiques des lacs d'altitude et explications des métriques réseau par les facteurs environnementaux - dans le cadre du réseau Lacs Sentinelles.

 

Résumé : Les lacs d’altitude sont des systèmes particulièrement sensibles et très contraints par leur environnement, et jouent le rôle de sentinelles des changements globaux. Originellement apiscicoles, leur empoissonnement représente une empreinte anthropique majeure de leur histoire biologique. Si leurs propriétés physico-chimiques et celles de leur bassin-versant sont aujourd’hui assez bien étudiées, le fonctionnement et la dynamique de leurs communautés biologiques sont encore peu pris en compte. La présente étude a pour objectif de caractériser la structure et les propriétés de leur réseau trophique. Elle s’inscrit dans le cadre du réseau Lacs Sentinelles, un réseau de suivi des lacs d’altitude réunissant gestionnaires d’espaces protégés, scientifiques et acteurs de ces lacs afin d’y coordonner les efforts de recherche et d’observation. Ainsi, cette étude (1) caractérise les réseaux trophiques de 19 lacs d’altitude du réseau Lacs Sentinelles pour l’année 2017 grâce à un modèle de niche allométrique, et (2) définit l’effet de l’empoissonnement et des facteurs environnementaux des lacs et de leur bassin-versant sur leurs indices de réseau trophique. Les résultats mettent en évidence des réseaux trophiques simplifiés dans les lacs à forte influence glaciaire, des réseaux trophiques plus complexes dans de grands systèmes lac/bassin-versant avec des prises en glace moins longues, et des réseaux intermédiaires dans de petits systèmes chauds et productifs. L’ensemble des métriques des réseaux s’avèrent négativement impactés par l’altitude, en réponse à l’interaction entre le nombre d’espèces piscicoles introduites et les facteurs environnementaux des lacs et de leur bassin-versant. Si la présence d’espèces piscicoles complexifie les réseaux trophiques des lacs d’altitude, les effets de la richesse spécifique et de l’abondance de chaque espèce demeurent inconnus. Les résultats s’avèrent encourageants et le modèle de niche allométrique prometteur pour mettre en place des mesures bénéfiques aux lacs d’altitude et au maintien de leurs services écosystémiques.

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